Des essais dans la récupération du transparent d’un Polaroid (partie 8)

La possibilité de création offerte par l’utilisation d’un Polaroid dans une démarche photographique est immense. Travailler avec le transparent en fait partie.  Cette manipulation est très simple mais qu’en est-il dans la pratique ?

Lorsque l’on prend conscience de l’infinité des chemins créatifs qu’offre la manipulation d’un Polaroid, il arrivera un moment où le transfert de transparent ou d’émulsion se mettra sur votre chemin.

Je n’aborderai pas ici la démarche photographique et la maturation d’un projet. Je resterai très terre à terre et proposerai un partage de mon expérience par l’essai et erreur.

Le concept

On peut obtenir un transparent avec pratiquement tous les films Polaroid originals,  et/ou Impossible Project. Par contre, les films Instax fonctionnent différemment.

Je pourrai écrire une longue procédure illustrée mais il existe beaucoup d’exemples accessibles facilement sur Internet. Avant de partager mes essais-erreurs, je vous mets en lien la vidéo sur laquelle je me suis basé pour comprendre ce concept et vous permettre d’aborder la promesse de son potentiel.

Partage de mon expérience

Avant de me lancer, je tenais à préciser que je ne suis pas encore arrivé au résultat du décollement final où le transparent est exploitable (Mise à jour : j’ai réussi –> voir fin de l’article)

Mon premier essai a été désastreux dans la direction que je désirais prendre. En effet, l’émulsion ne s’est pas détachée de manière homogène. Cela a détruit la photographie d’origine mais a donné naissance à une reconstruction visuelle.

Note pour plus tard, cela serait intéressant  d’exploiter ce décollement approximatif dans un autre projet.

L’émulsion ne s’est pas détachée de manière homogène lorsque j’ai voulu ouvrir le Polaroid. La photographie était récente car elle a été prise 10 minutes avant l’ouverture.

En faisant quelques recherches sur Internet et dans des livres, j’ai consulté le bouquin « Le grand livre du Polaroid » par Rhiannon Adam. Un chapitre assez court aborde justement ce principe de décollement à la p.96 et 97 sous l’appellation de « Transfert de transparent ou d’émulsion« .

« … Réglez le sèche-cheveux sur une chaleur douce et placez-le à moins de 10 cm de la surface de la photo. Ainsi, la distribution de la chaleur sera homogène et la formation de bulles évitée…. »

Evidemment, cette pratique me permet de faire le lien avec la vidéo postée au-dessus car il n’est mentionné nulle part (il est également possible que je sois passé à côté de l’information) qu’un sèche-cheveux est utilisé pour un décollement optimal.

Mes essais ultérieurs n’ont pas donné ce que j’attendais en terme de résultat. L’analyse me permet de dire que le décollement de l’émulsion s’est faite de manière très simple sans déformer la photographie ou étirer l’émulsion sous la pression. C’est donc une bonne avancée dans ce que je vise.

Par contre, des traces blanches (chimies) sont collées sur l’émulsion à certains endroits. Cela est peut-être dû au fait que je n’ai pas assez chauffé le Polaroid.

On peut constater le résidu chimique blanc qui est collé à certains endroits. Peut-être n’ai-je pas assez chauffé le Polaroid lors de cet essai ?

J’essaie donc d’atteindre un certain résultat mais les essais-erreurs font partie de l’apprentissage pratique du médium photographique. C’est tout à fait normal et enrichissant au final.

Découpage des bords de quelques millimètres pour permettre le décollement.
Par transparence, le résultat est ce que je recherche. Par contre, des tâches blanches sont présentes car je n’ai pas assez chauffé l’émulsion du Polaroid.
La transparence du Polaroid sur une fenêtre me permet d’entrevoir un travail sur la superposition de la réalité avec la photographie réalisée. La chimie malheureusement présente.

Nettoyage de la chimie

Pour terminer ces premiers essais, je me suis dit que j’allais essayer de gratter les résidus blancs collants avec un pinceau. Cela a fonctionné jusqu’à un certain point. Des résidus se sont bien détachés mais la partie basse de la substance blanche est toujours accrochée à l’émulsion.

J’ai décidé de mouiller mon pinceau avec de l’eau chaude. Cela a fonctionné mais :

  1. Un excès d’eau a décollé l’image, a décroché , étiré et a troué l’émulsion.
  2. Les blocs avec la chimie blanche se sont désagrégés mais cela a eu un effet secondaire –> cette manipulation a éparpillé un voile blanc sur la photographie.
Le grattage des résidus chimiques fonctionnent jusqu’à un certain point. L’utilisation de l’eau aide à enlever les résidus mais crée un voile blanc. Un excès d’eau a troué mon émulsion et/ou l’a déformé à certains endroits. On peut le remarquer sur l’image ci-dessus.

Conclusion

Pour le moment, je continue à chercher une solution viable pour atteindre l’objectif que je recherche. C’est dans les essais et les erreurs que l’on apprend le mieux. La pratique et l’analyse sont des bons professeurs. Gardez donc cela en tête lors de votre apprentissage photographique !

Mise à jour du 19 mars 2018 : réussite de la procédure + explications

Il m’a fallu des essais pour arriver à ce que je recherchais. Comme énoncé plus haut, les essais et les erreurs ont réussi à guider mes pas et le fait de chauffer l’émulsion m’a permis de la décoller facilement.

Mes essais étaient infructueux car je ne chauffais pas assez le Polaroid avec le sèche-cheveux. Je conseille donc de laisser chauffer entre 5 et 10 minutes à souffle chaux mais doux. Essayez de bien être homogène en axant votre sèche-cheveux à divers endroits.

Bien découper les bords du Polaroid avec un cutter / ciseaux pour faciliter le décollage de l’émulsion

Prendre le temps de bien chauffer est la clef de la procédure.

On peut remarquer que la séparation n’a pas laissé de résidus blancs chimiques sur le transparent.
Je place le transparent devant ma fenêtre pour bien visualiser le Polaroid.

Cette opération ouvre un large éventail de possibilité en terme de réutilisation du transparent.


Dossier et réflexions autour de Polaroid

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