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Le filtrage d’une cartouche Polaroid et Fuji Instax: des possibilités infinies #DIY

La photographie instantanée favorise les expérimentations. Filtrer un pack Polaroid ou Fuji Instax est très simple et offre des configurations étonnantes.

Le filtrage d’un pack de films est simple à réaliser. Cela demande un peu de préparation en amont. Cette technique fonctionne avec Polaroid Originals et Fuji Instax.

Le médium Polaroid a été le berceau de nombreuses manipulations. Les expérimentations seront encouragées. Dès les années 70, de nombreux photographes vont s’affranchir de l’héritage photographique noir et blanc de Ansel Adams (qui sera ambassadeur de l’invention du procédé Polaroid dès son origine).

Le principe du filtrage et celui du masquage sont basés sur un principe très simple : contrôler sélectivement la lumière qui frappera le Polaroid. Les possibilités sont donc infinies. Il existe de très nombreuses opérations simples comme la coloration de certaines parties, assombrir ou éclaircir, créer des formes ou filtrer directement le pack en entier (c’est ce que l’on va faire dans ce billet). Tout ceci est une infime partie des possibilités qu’offre la photographie instantanée.

La technique du filtrage fonctionne avec des pack Polaroid et Fuji Instax.

Filtrer un pack en entier

Avant d’entrer pleinement dans le sujet, je résumerai le procédé en deux phrases. : « J’ai fabriqué un filtre  en dessinant sur un support transparent que j’ai fixé directement sur la cartouche. Cela aura pour effet de filtrer toute la série de films. »

POINT 1 : Découper un gabarit qui aura les mesures nécessaires pour être fixer sur le pack de films.

Pour les mesures du gabarit, j‘ai utilisé un filtre ND commercialisé par la firme Polaroid Originals.

Pour la construction du gabarit, j’ai contourné le filtre Polaroid ND proposé par la firme Polaroid Originals. Evidemment, vous pouvez vous-mêmes prendre les mesures sur le pack directement.
Après de multiples essais, la meilleure manière est de contourner le gabarit sur un carton puis utiliser ce carton sur le plastique.

Je conseille d’utiliser un plastique rigide mais pas trop épais sinon cela risque de compresser les Polaroid et d’empêcher leur éjection.

Mise en lien du filtre ND, du gabarit en carton et du filtre découpé dans du plastique rigide.

Je propose de télécharger le modèle du gabarit que j’ai utilisé pour réaliser le filtre. Ne pas hésiter également à prendre les mesures directement sur votre pack et construire votre propre gabarit.

Vous pouvez utiliser un plastique coloré (ou utiliser un lavis) pour donner une coloration à la photographie.

POINT 2 : Réaliser un tracé au marqueur

J’ai dessiné des triangles sur le plastique que j’avais découpé.
Mise en relation du plastique et de la cartouche.

Dans cette phase, j’ai dû placer plusieurs fois le plastique et le redécouper à certains endroits. Il était un peu grand. Il faut donc ne pas hésiter à découper votre filtre pour qu’il puisse se placer sur la cartouche de manière optimale.

Evidemment, le gabarit peut être rectangulaire et se coller directement avec du ruban adhésif sur le haut de la cartouche.

POINT 3 : Je place mon filtre

Le filtre est placé sans adhésif car j’ai utilisé un gabarit de filtre ND. Si j’avais découpé un rectangle, je l’aurais collé avec de l’adhésif. Attention à l’épaisseur pour ne pas coincer l’appareil.
Analyse de certains exemples
La transparence a bien fonctionné. Par contre, sur cette photographie, nous n’avions pas pris en compte l’agencement spatial des triangles. J’ai donc un triangle sur la figure !
La transparence a bien fonctionné. Par contre, sur cette photographie, nous n’avions pas pris en compte l’agencement spatial des triangles. Le modèle a donc un triangle sur la figure !
L’agencement spatial des triangles fonctionne assez bien avec un paysage.
Un effet surprenant. L’arrière plan est chargé et empêche une certaine lisibilité. A vous de voir et de tester selon ce que vous recherchez bien évidemment.
Cette photographie est la première que j’ai réalisée. Je n’avais pas pris en compte l’agencement des triangles et le hasard a bien fait les choses. Le visage n’est pas caché par un triangle.
La dernière photographie que j’ai réalisée. En prenant la photographie avec mon Polaroid 660, j’ai décalé un peu mon viseur sur la gauche car je savais que si je centrais mon modèle, il y aurait eu une superposition visage-dessin. Ici j’ai évité cet effet désagréable en utilisant ma tête avant de déclencher.

Pour aller plus loin
  • J’ai eu l’idée de construire un filtre après ma lecture de l’ouvrage « Le grand livre du Polaroid » de Rhiannon Adam, Ed. Eyrolles

Aide-mémoire et autres liens sur la photographie instantanée argentique (partie 7)

Je me suis souvent posé de nombreuses questions autour du Polaroid. Dans cet article, quelques astuces sont à votre disposition.

C’est lorsque l’on en a besoin que les connaissances peuvent manquer. Je profite de ces lignes pour vous partager les liens ou astuces qui pourraient vous aider un jour ou l’autre.

  • Utiliser le flash, dark-light, paramètres sur la flash-bar en une image.

  • Remplacer le cuir extérieur de votre SX70 : Aki-Asahi est une valeur reconnue de tous.
  • Un article complet sur le Polaroid 660 Sun Autofocus.
  • Vous avez besoin de réinitialiser votre SX-70 car le miroir est bloqué par exemple. Je vous invite à bien suivre les instructions de cet article.
  • Un article complet sur le SX-70 Sonar.
  • Quelques astuces créatives autour du médium Polaroid en une chaîne You Tube intéressante. L’anglais est très facile à comprendre.
  • Le forum incontournable de la photographie Polaroid francophone.
  • La photographie ne sort pas avec votre SX-70 ? Peut-être est-ce votre bras d’éjection qui peut poser problème. Tout est ici.
  • Introduction au SX-70 en une vidéo très bien réalisée. Tout y est expliqué simplement pour les débutants.

Dossier et réflexions autour de Polaroid
Réflexions menées en 2011 autour de Polaroid

La naissance du SX-70 dans les années créatives de Polaroid (partie 1)

La marque Polaroid a contribué à la construction du médium photographique.  Un contexte historique innovant par l’expérimentation issue des années 70.

Balisons notre travail en guise d’introduction

Après un passage obligatoire par le boîtier de type 600, depuis quelques semaines, j’ai fait l’acquisition d’un boitier pliant SX-70.  Il me semble intéressant de poser un avis complètement subjectif sur cet appareil.  Je profiterai de mon envie de poser une réflexion pour écrire une série d’articles.

Avant de me lancer dans certains aspects techniques, j’aimerais contextualiser la naissance du SX-70 dans une période où la marque Polaroid encourage les innovations esthétiques auprès des photographes.

En 2010, la mode tournait autour d’une renaissance du Polaroid. En 2018, la mode a-t-elle fait place à une nouvelle maturité ? La question est donc lancée.

Je reviendrai également sur une réflexion que j’ai posée en 2011 dans une série de 5 articles autour des chimies  Polaroid Impossible Project.  J’essaierai de recontextualiser ce que signifie (pour moi) Polaroid en 2018.

Après tout ceci, je proposerai un avis matériel sur le boîtier 660 Sun avec lequel je travaille depuis 2016.

Je terminerai par une série de liens qui illustreront ce travail d’écriture (de près ou de loin) pour nous permettre de continuer de réfléchir sur la notion même de Polaroid.

Bref, nous avons beaucoup de travail !

Contexte historique du SX-70 : un appareil mythique

Je ne rentrerai pas dans des détails sans fin autour de ce boîtier.  Je préfère mettre en avant l’effort qu’a fourni la firme Polaroid pour encourager l’innovation créative des photographes dans les années 1970.

Lorsque sort en 1972 le SX-70, nous sommes dans la continuité de la création d’une collection d’oeuvres Polaroid lancée par Ansel Adams  et Edwin H.Land (le créateur de l’invention Polaroid). Les années 70 vont apporter un lot impressionnant de photographes qui vont s’affranchir de l’héritage et l’influence de Ansel Adams avec ses paysages en noir et blanc.  Une phase d’expérimentation techniques et esthétiques va débuter.

La firme Polaroid travaille autour de son image d’entreprise qui se veut créative, inventive et innovante. C’est dans cette optique que les conservateurs de Polaroid mettent au premier plan et privilégient les oeuvres les plus conceptuelles et avant-gardistes.

Comme le dit Barbara Hitchock, directrice « The Polaroid Collections » en septembre 2004 au Massachusetts dans le livre « The Polaroid Book » (TASCHEN) :

« …Certes, nous n’avions rien contre les tirages bien léchés ou les belles images évocatrices, mais nous accueillions aussi à bras ouvert les tirages retouchés à la main, ceux qui avaient été réalisé avec d’anciens procédés de fabrication, toute image dans laquelle l’artiste faisait preuve d’imagination pour exprimer ses idées et ses expériences… »

Barbara H. insiste sur les créations et la restructuration de l’idée même de la photographie au Polaroid. Le passage qui suit est extrêmement important pour comprendre cette logique.

« … En 1972, Samaras manipulait les pigments avec une aiguille de manière à créer des effigies déformées de lui-même. Quant à Rauschenberg, il badigeonnait grossièrement ses photos 50 x 60 en noir et blanc avec du fixateur… D’autres appliquaient sur leurs oeuvres de l’encre, de la peinture acrylique, des teintures diverses, voire même du sang… »

Lucas Samaras

Elle continue de mettre de l’accent en insistant que des photographes grattaient les négatifs ou les positifs avec des aiguilles par exemple. Tous ces exemples prouvent que ces années folles seront un foyer dans l’innovation, dans l’encouragement créatif voire même une remise en question de la photographie Polaroid.

Liens divers autour cet article
Rauschenberg R. // polaroid noir et blanc, acrylique et grattage sur châssis aluminium

Dossier et réflexions autour de Polaroid
Réflexions menées en 2011 autour de Polaroid

 

Placer un « Folding Camera Film Shield » sur un SX-70 (partie 4)

La sensibilité des Polaroid lorsqu’ils sortent de l’appareil est un fait reconnu. La chimie continue de recevoir de la lumière et, par la même occasion, de travailler.

Suivant l’exemple d’un boîtier 660 Sun que je possède, j’ai décidé de placer un film plastique noir pour protéger les Polaroid qui sortent du SX-70. Le prix est dérisoire par rapport à son utilisation. Comptez 11-13€ pour l’acquérir.

La manoeuvre est très simple mais me semble essentielle dans un premier contrôle de la lumière. Evidemment, avec le temps, vous utiliserez cet excès de luminosité dans votre démarche photographique.

Pour m’aider au placement, « Polaroid Originals » (anciennement Impossible Project) a réalisé une vidéo pour réussir la petite manoeuvre de fixation. Je vous la propose ci-dessous.


Dossier et réflexions autour de Polaroid
Réflexions menées en 2011 autour de Polaroid