Focale Alternative

When aperture becomes alternative

Forges de Clabecq S.A. Laminoirs – Forges – Fonderie

Accueil > Liste des reportages > Forges de Clabecq S.A. Laminoirs – Forges – Fonderie


Quand une friche industrielle devient un art


13 Février 2009 :  Les Forges de Clabecq est un reportage qui m’a ouvert les yeux sur la photographie d’exploration.  Ce site est (était) un joyau pour une prise de conscience de l’importance du monde industriel.  D’un point de vue artistique, j’y ai fait mes premières armes avec mon appareil frais de quelques semaines.

11 Janvier 2010 : Nouveau regard, nouveau départ.  L’objectif était de (re)parcourir ces lieux à moitié disparu.  Un an c’est écoulé entre mes deux séries et je me rends compte que la perte est inestimable pour l’histoire industrielle belge.

La première forme historique des Forges de Clabecq nous plonge en 1752. En effet, l’impératrice Marie-Thérèse de Hongrie autorise la construction d’une forge qui est actionnée par un moulin à eau.
En 1819, l’entreprise comprend beaucoup d’équipements dont un haut fourneau. Avec la décision de Napoléon Ier de construire un canal reliant Bruxelles à Charleroi en 1812, lorsqu’en 1832 celui-ci est construit, cela changera la situation économique et géographique de cette région.  De manière historique, les Forges obtiennent le titre d’usine en 1850 avec la création du laminoir et la liaison avec le chemin de fer pour se transformer en Société Anonyme (S.A.) en 1888.

Les Forges sont liées à l’histoire économique du pays et sont prospères jusqu’en 1973. L’usine ne comprend aucunes matières et les fait donc parvenir via le canal, chemin de fer et routes. Mais l’industrie de l’acier va se complexifier en terme économique et changer doucement. Petit à petit, tout comme le reste de notre pays, la fin de l’âge industriel va commencer.

Pour faire (très) simple, les premières grèves commenceront en 1993 mais c’est entre 1994 et 1996 que la faillite sera inévitable. De nombreux et importants mouvements contestataires vont naître mais la mondialisation continuera à tuer l’entreprise. La main d’œuvre européenne ne fait plus le poids en terme économique face à l’Asie par exemple. C’est en 1997 que les Forges seront déclarées en faillite.

C’est la même année que l’entreprise Duferco rachète une partie du site et ferme en 2002, le haut fourneau ainsi que l’aciérie. Duferco qui entretemps sera rachetée deux fois se prénomme à l’heure actuelle Mittal Steel.
Est-ce la fin des Forges ? Incontestablement. L’assainissement des terres se prolonge avec l’optique d’ouvrir un nouveau projet. Si les terres appartiennent en partie à 52 % à Mittal Steel, ce site a toujours une excellente situation géographique.

De manière simpliste et réaliste, on peut affirmer que depuis 250 ans les Forges de Clabecq ont fait travailler et vivre une région.  Elles ont contribué au développement économique et social de la Belgique.  Elles ont influencé activement notre patrimoine.  L’âge de l’industrialisation fait partie intégrante de notre riche passé.  Ne le dénigrons pas dans le futur.

Partager :
  • Digg
  • del.icio.us
  • Facebook
  • Google Bookmarks
  • Twitter
  • Add to favorites
  • email
  • FriendFeed
  • LinkedIn
  • MySpace
  • Netvibes
  • Ping.fm
  • RSS

Autres reportages à consulter

Entrez votre adresse email pour recevoir gratuitement nos mises à jour par courrier électronique :

4 Responses to “Forges de Clabecq S.A. Laminoirs – Forges – Fonderie”

  1. Astrid dit :

    Joli reportage ! Ça contraste avec les photos que vous aviez faites Thomas et toi l’année passée.

    • Philippe dit :

      Merci Astrid. En un an beaucoup de choses ont changées. Le site s’est amoindri et le regard a changé également. Cela m’a fait plaisir de parcourir le HF sous la neige ; )

  2. francois dit :

    Salut a toi,
    superbes prise-de-vues, l’idée « industrielle » est là, mais de loin, ok, un site socialement mort n’aide en rien, mais cette « mortalité » pourrait plus resortir,
    Néanmoins, c’est superbe, j’ai bien conscience de la difficulté, et pour ca , bravo.

    François

  3. Philippe
    Suivez-moi sur Twitter :
    dit :

    Bonjour François,
    Oui cela a été très difficile de faire ressortir le côté social de ce monstre industriel. Si les forges t’interpellent, je peux te propose de lire (gratuitement et en ligne) l’interview de 4 photographes qui ont réalisé une exposition autour de cette usine. Voici le magazine qui met en avant leur travail : /magazine/forges-clabecq-artistique/

    Merci beaucoup pour ton commentaire et à la prochaine !

Leave a Reply