Un essayiste et critique de photographie, un militant politique, un artiste qui parlait trop, un homme qui a perdu sa mémoire, un photographe qui a oublié sa langue maternelle, une légende …
Takuma Nakahira reproche au documentaire photographique d’être trop descriptif. Lui préfère créer, fabriquer des atmosphères d’apocalypse. Disciple du photographe Tomatsu Shomei, Nakahira aime déclencher en pleine lumière pour en tirer des effets. Il développe une vision de la fin de monde très fine et très pointue. C’est un créateur et un manipulateur au niveau des effets. Takuma pouvait envisager une autre version du monde, un autre état des choses grâce à ses manipulations. Il développera une vision d’abandon.
Il abandonnera peu à peu la photographie pour se perdre dans l’alcoolisme dès 1977. Ce photographe est le cofondateur de la revue Provoke en 1968 et il travaillera par la suite avec le photographe Daido Moriyama.
Takuma Nakahira, qui a influencé de nombreux photographes de la génération suivante avec son langage radical et ses tableaux, est maintenant considéré comme une figure légendaire dans le monde de la photographie.