Le 19 Avril 2013, Arte diffuse dans l’émission « Xenius » ce documentaire bien complet sur la photographie argentique, le polaroid, ainsi que la comparaison avec le numérique.
Archives pour l'étiquette Argentique
Préparer ses propres produits de développement argentique : c’est possible !
L’expérimentation chimique fait partie des petits plaisirs d’un photographe travaillant à l’argentique. De nombreuses formules sont tombées dans le domaine publique et d’autres sont issues de recettes (re)connues depuis très longtemps. Les révélateurs dans le commerce sont d’excellente qualité. Certains photographes préconisent l’utilisation de l’un ou l’autre. Ce sont des choix personnels bien évidemment.
Les nombreuses recettes proposées sont multiples et variées : révélateur papier, développeur de film, fixateur, bain d’arrêt et virage. Le site que je vous propose de consulter regorge de nombreuses recettes et l’auteur donne quelques conseils sur le résultat ou les effets potentiels après utilisation.
Je vous invite donc à consulter le site suivant : cliquez sur le lien.
Un pdf de 10 pages vous est également proposé pour préparer les solutions photos vous-même : Cliquez sur le lien pour le télécharger (clic droit enregistrez sous).
Exemple de recette
Voici un exemple connu pour créer vous-même votre développeur film.
Développeur à grain moyen/fin.
Eau | 750 ml | |
Metol | 2 g. | |
Sulphite de Sodium Anhydre | 80 g. | |
Hydroquinone | 4 g. | |
Borax | 4 g. | |
Bromide de Potassium | 0,5 g. | |
Eau pour faire | 1000 ml |
C’est une variation du D-76 donnant une meilleur définition. Les temps doivent être augmentés de 10-20%. |
Recommandations d’usage
Plusieurs conseils sont logiques sur l’utilisation des produits chimiques. L’aération de votre pièce est importante car certaines substances sont toxiques. Il est conseillé d’utiliser une eau peu calcaire comme de l’eau distillée par exemple. Je pense qu’il est préférable de bien garder l’ordre d’apparition des éléments pour éviter des réactions malencontreuses. Le soin et la propreté sont indispensables à la bonne réalisation de vos recettes.
Canon AE-1 Program de 1981
Dans cette ère dédiée au numérique, l’acquisition d’un appareil argentique peut poser question. Retour sur ce Canon AE-1 que j’utilise depuis deux semaines.
Depuis quelques temps, je réfléchis à acheter un appareil photo argentique. J’ai enfin passé le pas et me suis offert un Canon AE-1 program à un très petit prix en occasion. Dès la prise en main, je comprends que c’est un retour au concret ! La photographie n’est plus un assemblage de fichiers numériques inconsistants. Cet article n’est nullement là pour encenser l’utilisation d’un appareil photo à film. En quatre mots : concret – patience – prise de vue – réflexion. Voilà qui résume bien cette première approche de cette nouvelle expérience.
La genèse
Depuis mon plus jeune âge, j’ai vu mon père voué une passion à la photographie à l’aide de son Canon AE-1. Quel hasard ! J’ai donc baigné de manière inconsciente dans ce terreau photographique. Comme chacun le sait, je me suis intéressé à la photographie de manière tardive. Utilisant au quotidien un reflex numérique, je voulais aller plus loin que ce que je faisais au quotidien. L’envie d’un appareil photo argentique n’est pas venue rapidement. Je me suis d’abord naturellement intéressé aux grands photographes et à leur démarche artistique (j’en parle ici et là par exemple).
Voyant la qualité photographique que certains grands photographes en utilisant un appareil argentique, j’ai voulu essayer de ressentir de nouvelles sensations dans ma pratique. Le chemin était tracé !
Retour sur la prise en main du canon AE-1 Program
La première chose qui m’a sauté aux yeux est la qualité du matériel. Celui-ci est solide, ferme et finitions impeccables. Je suis loin des reflex numériques amateurs actuels entièrement en plastique. L’appareil qui a plus de 20 ans est clairement plus solide que mon reflex actuel semi-pro qui a quelques mois.
La deuxième impression est le poids minime et l’encombrement inexistant. Je suis très loin du poids de mon Canon 7D avec son objectif 24-105 mm L et tant mieux ! L’utilisation du AE-1 devient donc un plaisir pour la main et les yeux. La prise en main est réelle et je me suis dit dès les premières secondes : « C’est un matériel solide et discret ! »
Le Canon AE-1 est insensible aux variations climatiques. L’appareil est entièrement étanche. On dirait « tropicalisé » à l’heure actuelle. Ce qui est fou, c’est qu’en 2010, un appareil n’est pas étanche d’origine sauf en achetant un appareil professionnel.
Le Canon AE-1 est un appareil photo élaboré. Il possède un système d’exposition très performant pour son époque. Il possède trois modes programmés : Mode Program, Mode Vitesse, Mode Flash. Le mode manuel est inexistant. Le mode qui se rapproche le plus du mode manuel est le mode priorité à la vitesse. Après c’est le photographe qui choisit s’il suit les conseils donnés par l’appareil ou pas.
Lors de sa sortie mondiale, le Canon AE-1 est présenté comme ceci :
» Le Canon AE-1 est l’appareil qui marque une étape nouvelle dans le développement des reflex mono-objectif. Jusuq’à présent, le réglage électronique que comportaient certains reflex concernait uniquement quelques mécanismes tels que celui réglant l’exposition, alors que le AE-1 est le premier appareil au monde à être doté d’une Unité de traitement centrale chargée de régler automatiquement l’exposition, la transmission et l’affichage des signaux.
Le Canon AE-1 est le premier appareil à proposer l’automatisme électronique de toutes les fonctions de la prise de vue. »
La caractéristique première du AE-1 est son mode Program. En effet, le nom « Program » est inscrit en vert sur l’appareil. Cela signifiait à l’utilisateur qu’il suffisait qu’il actionne la roulette de programmation sur le vert ainsi que positionner le réglage de l’objectif sur la petite lettre « A » verte pour que l’appareil calcule tout. C’est le mode automatique que l’on retrouve aujourd’hui sur tous les appareils !
Alors il faut rester honnête, ce mode Program m’a vraiment aidé lors de mes premières prises en main. Bien que l’autofocus (l’objectif fait la mise au point tout seul) soit inexistant, la mesure de la lumière ainsi que les couples « vitesse/diaphragme » proposés par l’appareil m’ont été d’une grande aide dans un premier temps. Cela m’a évité de bousiller mes premières pellicules par de la sous-exposition ou surexposition par exemple.
L’avantage du Canon AE-1 est qu’il indique de manière sommaire si je suis en sous ou surexposition avec le couple « vitesse/diaphragme » que je veux utiliser. Tout comme avec mon reflex numérique, il me guide dans mes choix. Il faut tout de même savoir que l’appareil fait les choix de l’ouverture du diaphragme en fonction de la vitesse choisie. En gros, il n’y a pas de mode priorité à l’ouverture de diaphragme sur cet appareil. C’est bête mais il faut en être conscient.
Un exemple vaut mieux qu’un long discours, non ?
1) Exemple basique : J’ai débloqué mon objectif du mode « A » (automatique en vert) et le met sur 1.8 d’ouverture car je désire un arrière plan flou. Je vois qu’il fait bon dehors et je place la roulette supérieure de l’appareil sur une vitesse de 1/250. Je regarde dans le viseur, fais la mise au point sur mon sujet et appuis à mi-course sur le bouton.
L’appareil va me dire à sa manière si le diaphragme choisi est suffisant avec la vitesse choisie. Quand je regarde, si le diaphragme proposé clignote, c’est que je suis trop haut dans mes vitesses. J’aurai une photographie sombre. Je dois donc choisir une vitesse plus lente.
2) Exemple plus concret : Je suis devant mon ordinateur. Il fait pluvieux dehors, mon volet est à moitié ouvert et je m’éclaire avec une lampe économique. Je désire prendre la poupée de ma fille qui est sur le sol. Mon Canon AE-1 est chargé avec un film Ilford P4 Plus (125 ASA = 125 iso dans l’ère du numérique). J’ai placé la bague de mon objectif sur 1.8.
2.a) Je décide une vitesse 1/60ème, fais la mise au point sur la poupée. Que se passe-t-il ?
Il y a un chiffre « 1 » rouge qui clignote dans mon appareil. Cela signifie que le Canon AE-1 me dit : « Et mon petit gars, tu dois descendre en vitesse car si tu veux avoir une photo bien exposée avec avec une vitesse de 1/60ème, tu dois ouvrir ton diaphragme à f1. » Ce qui est techniquement impossible car il ne sait ouvrir qu’à f1.8.
2.b) Je corrige donc ma vitesse avec la roulette de l’appareil et la place sur 1/30ème et fais la mise au point sur la poupée. Que se passe-t-il ?
Il y a un chiffre « 1.4 » rouge qui clignote dans mon appareil. Cela signifie que le Canon AE-1 me dit : « Et mon petit gars, tu dois descendre en vitesse car si tu veux avoir une photo bien exposée avec avec une vitesse de 1/30ème, tu dois ouvrir ton diaphragme à f1.4 » Ce qui est techniquement impossible car il ne sait ouvrir qu’à f1.8.
2.c) Je recorrige donc ma vitesse avec la roulette de l’appareil et la place sur 1/15ème. Je fais la mise au point sur la poupée. Que se passe-t-il ?
Il y a un chiffre « 2 » qui est apparu mais qui ne clignote plus. Cela signifie que le Canon AE-1 me dit : » Ok, avec une vitesse de 1/15ème, tu es bon. » Il faut savoir que l’appareil ne sait pas dire f1.8 d’ouverture. Il me dit f.2 à la place. Ce qui est tout bon et facile pour la prise de vue.
Que faut-il retenir de ces exemples ?
Le mode véritablement manuel n’existe pas en temps que tel. L’appareil travaille en Mode priorité à la Vitesse même en utilisant l’objectif de manière manuelle. Cela signifie que l’appareil donnera toujours le couple diaphragme avec la vitesse que j’ai choisi à l’aide de la roulette supérieure. Ex : Je choisis comme vitesse 1/125ème, il me dit : « ok ou pas ok« .
Pour être clairement dans une optique manuelle, le photographe ne doit pas prendre en compte les indications données par l’appareil. Il doit faire abstraction de cela et faire au feeling.
Première conclusion
Le Canon AE-1 Program est un appareil polyvalent, parmi les plus intéressants boîtiers Canon à optique FD. C’est un très bon appareil pour aborder la photographie argentique et apprendre les mécanismes de la prise de vue. Avec de la bonne volonté de la part du photographe, celui-ci pourra apprendre le feeling et la réflexion que je n’ai pas connus avec mon réflex numérique. J’en suis ravi !
Comparaison entre le calcul d’exposition du Canon AE-1 et du Canon 7d
Au niveau de la mesure d’exposition couple « vitesse-diaphragme », certains photographes m’ont dit : « Oui mais tu ne peux pas t’y fier. Ce matériel a plus de 20 ans et le calcul n’est pas aussi performant qu’un reflex actuel !«
Pour répondre à cette remarque, j’ai comparé le système de calcul de mon Canon 7d et du Canon AE-1. Utilisons l’exemple de la poupée sur le sol dans les mêmes conditions que tout à l’heure. Les deux appareils sont équipés d’un objectif 50mm réglé à la focale 1.8. Mon Canon 7d est réglé sur 125 isos et le Canon AE-1 Program possède une pellicule de 125 asas.
Lorsque je prends la mesure avec mon Canon 7d sur la poupée : vitesse 1/8ème – f.1.8. – 125 isos. Si j’effectue les mêmes réglages avec mon Canon AE-1, il me dit que l’exposition est correcte également. Cela signifie que la cellule du Canon AE-1 tient également la route après 20 longues années. Je verrai lors du tirage si les photographies sont bien en terme d’exposition.
Pour aller plus loin dans l’utilisation du Canon AE-1 Program
– Manuel en ligne sous la forme d’un site internet.
– Page Wikipédia
– Vidéos du Canon Ae-1 Program : charger un film, réglage de l’ouverture, la vitesse d’obturation, la mesure d’exposition, réglage manuel de la mise au point