2010 est l’année de la remise en question du photojournalisme tel que nous le connaissons. Etre photojournaliste c’est capter la lumière de la vérité semble-t-il.
« La mort du journalisme est mauvais pour la société, mais nous nous porterons mieux avec moins photojournalisme… Nous avons créé une industrie où la photographie est devenue une chasse. Nous avons créé une industrie du concours qui renforcent une vision hyperdramatique du monde. L’exagération de cette vision est un facteur de vente… Je ne m’inquiète pas vraiment sur l’avenir du photojournalisme. L’âme de celui-ci a été pourri pendant un certain temps. » – Chris Anderson (Magnum)
C’est dans l’air du temps et les voix silencieuses se font de plus en plus entendre : » 2010 est l’année de la remise en question du photojournalisme et de la presse papier ». Le constat est alarmant tant les difficultés pour la presse papier et les photojournalistes qui peinent à survivre et à financer leurs projets sont bien présentes. Ces acteurs de l’image cherchent à se réinventer. L’évolution est en marche et il convient que le modèle traditionnel est en perdition. Certains crieront : « A la mort ! », d’autres verront qu’ils convient d’évoluer dans ce monde numérique. Les acteurs ont changé, les moyens de diffusion ont changé, le traitement a évolué tout autant et la relation à l’image également.
Le support papier souffre
Cela n’est pas un secret pour personne, le support papier souffle ses dernières bougies. Les lecteurs d’hier ne sont plus les lecteurs d’aujourd’hui. Les habitudes ont changé et la relation au média également. L’arrivée d’Internet a aidé à la multiplication de l’information gratuite au détriment du support journalistique. Tout comme la photographie, le support pellicule est devenu minoritaire face au support numérique facile et immatériel.
Internet a favorisé la diffusion de l’information et le monopole de la presse a disparu avec cette révolution informatique. Les modèles d’information ne s’appliquent donc plus à l’époque actuelle. Un modèle « post journalistique » est de mise. Cela n’est en rien une mauvaise chose tout comme l’ère post industrielle a remplacé l’ère industrielle.
Le modèle économique publicitaire a changé également. Grosse source de revenu au cours du 20ème siècle, il n’en est plus au cours du 21ème siècle. La publicité préfère internet pour cibler son public, créer des ponts avec les consommateurs de manière directe. La situation actuelle est encore une fois un manque de clairvoyance des éditeurs qui n’ont peut-être pas accepté cette mutation.
Constat sur le photojournalisme
Tout comme les support papier, le monde photographique peine à évoluer bien qu’une certaine mutation commence doucement. L’évolution des marchés européens et américains vers une vision industrielle a été entamée avec l’arrivé des supports numériques. Le rôle de la presse et de ces nouvelles opportunités offertes par le numérique ont attiré de nombreux investisseurs qui ont vu un réel potentiel de monétisation de l’image et de la photographie. Je ne rentrerai pas dans les détails de cette évolution mais vous avez compris le principe.
Pour plus de renseignements, je vous invite à lire ce magazine de 56 pages sur l’avenir du photojournalisme. Les enjeux, les prémices et des solutions sont proposées. Incontournable pour ceux qui s’intéressent de près ou du long au journalisme et au métier de photographe. Ce magazine est réalisé par Gerald Holubowicz qui est un photographe français basé à N-Y.
(Cliquez sur la fenêtre ci-dessous pour faire apparaître le magazine en grand).
Très intéressant billet, bravo !
Merci Ivan, content que cela te plaise : )