Archives pour la catégorie Réflexions

Réflexions, confidences, jugements et questionnements autour de la photographie

Différentes applications pour faire de la photographie avec son iPhone (Partie 2)

Les applications photographiques pullulent sur téléphone portable. Rien que sur l’App Store, c’est un univers de téléchargement passant du plus obscur programme au plus connu. Que choisir ? Que préconiser ?

Cet article n’est pas exhaustif et comment pourrait-il l’être face à l’hyper choix et au débordement des propositions ? Je vais essayer de présenter brièvement quelques applications simples et efficaces.  La décision finale vous appartient au bout du compte et il n’est nullement obligatoire de télécharger d’autres applications. Par contre, je vous invite à lire l’article concernant la description Hipstamatic. Ces applications restent des outils et pour certaines de véritables jouets. N’oubliez pas qu’une bonne photographie est avant tout un regard porté par un photographe.

Application TiltShift Generator

TiltShift Generator

Utiliser un objectif à décentrement est une expérience unique mais très coûteuse. Cette application va simuler l’effet de ces objectifs spécifiques pour la modique somme de 0,79€. A titre d’information, un objectif Canon TS-E pour reflex varie entre 1800 et 2100 € pour son acquisition.

Une fois la photographie choisie, vous devrez poser votre doigt sur la zone que vous désirerez garder nette. Après c’est une question de réglages complémentaires : taille de la zone nette, couleurs et vignetage. Facile à utiliser et à prendre en main.

Evidemment, l’effet de décentrement ne fonctionne pas avec tous les clichés. Testez et observez !

Pour télécharger : TiltShift Generator

Plastic Bullet - Application - 1,99€

Plastic Bullet

Le principe de Plastic Bullet se joue sur le hasard et le choix que vous préconiserez. A partir d’une photographie, l’application va générer 4 photos complètement au hasard. Si les choix proposés ne vous conviennent pas, tapez sur l’écran et d’autres propositions aléatoires vous seront proposées de nouveau. Aucun ajustement et réglage ne peuvent-être envisagés. Seul compte le hasard en proposant des exemplaires uniques. Un effet de roulette russe ?

Pour télécharger : Plastic Bullet

Lo-mob - Application photo - 1,59€

Lo-mob

Les procédés proposés par cette application sont aussi vieux que la photographie argentique. Cette application propose des effets et des combinaisons originales face à l’ensemble des applications de l’App Store. Vous pourrez retrouver certains flous, vignetage, bordure, film instantané, filtre,…  Je vous laisse découvrir les effets de Lo-mob par vous-mêmes !

Pour télécharger : Lo-mob

Conclusion

Je pourrais vous parler des heures et vous vanter les particularités de ces différentes applications. J’ai pris le parti de choisir 3 applications que j’utilise moi-même et dont je suis satisfait pour mes usages personnels.

Une nouvelle fois, ce n’est nullement une révolution et à la longue les « effets jouets » ne remplaceront pas une véritable démarche photographique réfléchie et pensée.

Philippe Reale - Application IncrediBooth

Les différentes parties proposées dans ce dossier

Hipstamatic : le fer de lance de l’iphonographie ? (Partie 1)

Cet article ne comprendra pas un avis positif ou négatif sur l’application présentée. Il sert de présentation pour les photographes ne connaissant pas l‘iphonographie. Je vais essayer de garder un avis neutre dans cette présentation et apporterai un avis plus construit dans la dernière partie qui veut amener une réflexion autour des outils iphonographiques.

Hipstamatic – la Foto Povera ?

Incontournable auprès des utilisateurs d’Iphone, Hipstamatic est à l’heure actuelle la star des applications photographiques à tel point que certains journalistes l’utilisent dans leurs reportages à travers le monde.

L’application simule un appareil photo vintage où vous pourrez changer les objectifs, les films, mais aussi disposer de faux flashs colorés. Ces trois paramètres vous permettront de jouer sur le rendu de l’image finale.

Il convient d’essayer et de manipuler Hipstamatic pour reproduire l’effet désiré à un moment donné. Vous pouvez également laisser le hasard décidé pour vous en secouant simplement votre iPhone pour charger une combinaison « film-obj-flash » aléatoirement.

Table de développement d'Hipstamatic - Qu'existe-t-il comme rendu ?

La vision commerciale

L’application Hipstamatic est un produit conçu par la société Synthetic Corp au prix de 1,59 €. Au téléchargement de base, vous aurez à votre disposition : 3 films, 3 objectifs et 2 flashs.

Pour rendre rentable leur produit, Synthetic Corp vous propose d’acheter d’autres packs qui comportent un film et un objectif complémentaire au prix de 0,79 € depuis votre application Hipstamatic.

L’envie de jouer avec les combinaisons et les rendus devient addictif. On se laisse prendre rapidement au jeu et l’envie de posséder de nouveaux rendus n’est qu’à un pas.

Evidemment, il convient de dire que le pack de base offert à l’achat d’Hipstamatic est très bien. Le reste est un jeu commercial tout simplement.

Que comprend le pack de base ?

La description du kit de base provient de cet excellent site sur l’iphonographie.

Film Kodot XGrizzled : bordure blanche hachée, pas d’effet
Film Ina’s 1969 : bordure à matière, écrue, coins ronds, style Polaroid, pas d’effet
Film Blanko : bordure blanche fine, pas d’effet
Film Claunch 72 Monochrome : noir et blanc dominante chaude (nouveau dans la mise à jour début 2010)
Objectif John S : couleurs saturées, dominante magenta au centre, bleu au bord, fort vignettage
Objectif Jimmy : couleurs saturées, tons chauds
Objectif Kaimal Mark II : franche dominante rouge sur couleurs un peu désaturées

Téléchargez l’application Hipstamatic sur Itunes. Cliquez sur le lien pour découvrir Hipstamatic.

Philippe Reale - Application IncrediBooth

Les différentes parties proposées dans ce dossier

L’iphonographie ou la révolution de la photo avec un iPhone – Introduction

Avec le temps, la photographie s’est démocratisée et s’est invitée dans tous les foyers. Au début des années 2000 est apparu le premier appareil photo sur un téléphone portable. A l’heure actuelle, ceux-ci entrent clairement dans la catégorie d’outils photographiques au service de la créativité.

Préambule au dossier traitant de l’iphonographie

De nouveaux horizons sont offerts à tous ceux qui désirent exploiter des nouveaux chemins. Bizarrement et de manière étonnante, c’est dans les procédés anciens que l’effet de mode de la photographie avec iPhone puisera son inspiration.

Une mode en quête de créativité ? Je ne sais pas y répondre. Par contre, il est clair que l’ère du temps se veut un regard nostalgique sur le passé. Un effet sociologique inconscient face au progrès et la « perfection des images » réalisées avec un numérique ? Est-ce un phénomène, une mode, un véritable outil, une révolution ?

Philippe Reale et Thomas Singleton avec l'application IncrediBooth

Bien qu’un iPhone vaut le prix d’un reflex d’entrée de gamme, ce téléphone portable utilise des applications qui imitent les appareils argentiques avec une qualité et un format tournant autour des 5 millions de pixels (1936×2592 pixels), une fonction HDR correcte si la lumière ambiante est suffisante et un flash LED pour la version 4 de l’iPhone.

La force ne réside pas dans les caractéristiques mais bien dans les applications disponibles qui permettent de jouer à l’apprenti photographe en imitant les vieilles versions argentiques : sépias, vignettage, aberrations chromatiques,… Tous ces effets sont intégrés et disponibles moyennant quelques euros pour avoir à sa disposition les applications qui permettront de réaliser cette esthétique jouant sur le hasard pour certaines « apps ».

Il est clair qu’un photographe créatif peut utiliser ces outils pour essayer de construire un travail structuré. Il convient que l’utilisation d’un iPhone va permettre de poser un nouveau regard que l’on ne se serait peut-être pas permis avec son propre reflex.

Une fois l’acceptation de ce procédé photographique, il faut se lancer dans la démarche. Mais que choisir dans la multitude des applications proposées en téléchargement ? L’objectif de ce dossier est de proposer quelques applications essentielles pour démarrer cet apprentissage. J’ai donc délibérément choisi de mettre en avant l’application Hipstamatic. Elle me semble intéressante et utile.

Je ne m’arrêterai pas là car j’énoncerai et expliquerai brièvement d’autres applications qui pourraient vous servir. Cela sera donc à vous, apprenti iphonographiste, de faire vos propres choix.

Je sais également qu’il existe encore beaucoup d’autres applications mais il me semble essentiel de ne pas toutes les tester mais de proposer un choix court et dirigé.

Je présenterai également un réseau social axé sur la photographie du nom d’Instagram. Il me semble intéressant de ne pas négliger le lien qui existe entre l’iphonographie et ce réseau social.

J’essaierai d’ouvrir le débat sur l’utilisation d’un iPhone comme outil dans le photoreportage. Est-ce une tendance ? Est-ce que cet outil est au service de la qualité journalistique ? Existe-t-il à l’heure actuelle des journalistes utilisant l’iPhone dans leurs reportages ?

Je clôturerai par une réflexion autour de ces nouveaux jouets et l’impact qu’ils peuvent avoir sur l’acte photographique. Je proposerai également une série de liens qui tournent autour de ce phénomène et qui vous permettront d’y voir plus clair.

Conclusion à cette introduction

Evidemment, ce dossier n’est pas du tout exhaustif mais il veut avant tout dégrossir le chemin pour comprendre les enjeux, les moyens et les impacts du téléphone portable comme acteur photographique.

Philippe Reale - Application IncrediBooth

Les différentes parties proposées dans ce dossier

Webdocs ou la mutation du photojournalisme

Le webdocumentaire est sur toutes les lèvres et redonne un souffle au journalisme de l’image qui s’essouffle à cause de la gratuité d’Internet.

Les images sont partout et nous sommes mitraillés, bombardés par les milliards d’images qui gravitent sur la toile informatique qu’est Internet.  L’évolution du web pousse de plus en plus à la gratuité de l’image laissant sur le côté des métiers qui peinent à vivre de leur travail visuel.

L’accès rapide à Internet, les caméras sur les téléphones portables, la photographie numérique ont permis une diffusion rapide de l’information et les images peuvent être diffusées par celui ou celle qui sera au bon endroit au bon moment. La société de l’image subit une mutation. Rien n’est complètement positif ou négatif.

Le journalisme 2.0 ?

Le photojournalisme peine devant le chemin que prennent les images et le monde visuel. C’est dans ce chaudron contemporain qu’est né le webdocumentaire. Le principe du documentaire et du journalisme est remis au goût du jour. Le site « Reportages Photos » a mis le doigt sur l’essence même des enjeux actuels :

 » Que ce soit en Chine, en France, en Inde ou dans le futur, ces reportages d’un genre nouveau sont interactifs. Les sujets traités mêlent vidéo, photo et texte, le tout pour mieux décrire et expliquer les mutations que notre monde connaît. De plus, le lecteur/spectateur/acteur peut naviguer entre les différents chapitres d’un documentaire et  évoluer d’avant en arrière sans contraintes.

La télévision, les reportages photos, les journaux et la radio ont encore de beaux jours devant eux mais le métier doit se préparer à subir de profonds bouleversements. Les journalistes, dans leur majorité devront être capables de jouer sur plusieurs tableaux pour pouvoir toucher un public qui se désintéresse du papier et de la presse en générale telle qu’elle est à l’heure actuelle. « 

Le métier de photojournalisme évolue et la qualité du webdocumentaire laisse présager un avenir intéressant pour ce nouveau support.

Le webdocumentaire selon France 5 : LIEN

Le webdocumentaire selon Arte : LIEN

La photographie moderne est-elle une utopie ?

Lorsque le talent d’un photographe est évalué en fonction du prix de ses tirages, c’est le principe même de l’utopie photographique qui est remis en cause.

Entre amalgames, argentique, vidéo et argent, où est la véritable essence de la photographie dans tout cela ?  Toute la question est là !

La lecture du bloc-notes de Jean-Christophe Béchet, rédacteur du magazine « Réponses Photo », est devenu un moment que je savoure chaque mois à la même date. Photographe et journaliste, Jean-Christophe sait poser un regard sur les enjeux photographiques et le monde artistique qui l’entoure. Il partage ses observations mensuelles à la page 148 de « Réponses Photo ». Un régal !

Jean-Christophe Béchet pose un regard caustique, nostalgique, humain mais en phase avec la réalité de la photographie aujourd’hui.

La photographie dépassée sans la vidéo ?

Un politicien français a déclaré en juin 2010 : « Vous êtes encore à l’argentique. Passez à la vidéo ! » Jean-Christophe est parti de cette phrase pour étayer une évidence encore inconsciente : la modernité incarne la vidéo et non la photographie numérique. Non pas que la photo pixelisée soit devenue ringarde mais l’avenir semble être dans la vidéo. Enfin c’est ce que les grandes industries et leurs services marketing ont réussi à installer dans nos inconscients.

« … Bientôt ce ne sera plus seulement les photographes argentiques qui seront désignés comme rétrogrades, mais aussi tous ceux qui ne seront pas passés à la vidéo… » Et l’essence de la photographie dans tout cela ?

Lorsque le talent ne provient plus de l’artiste mais de celui qui a le plus gros cachet

Jean-Christophe Béchet met le doigt sur une évidence : l’évaluation du talent d’un photographe est synonyme de salaire. Il fait une similitude entre l’état du football et la photographie contemporaine. Cette même photographie devenue privée, ces images privatisées et publicitaires. Où est passé le panache, la passion qui ne parle pas d’argent ?

Le mercato des photographes

Le microcosme de la Photographie (avec  un grand P) est devenu affolant. Là où dans les sphères des « Artistes » et riches collectionneurs, on évalue le talent au prix des tirages, là où le photographe doit se faire sélectionné par un curateur, là où il faut une préface écrite d’un personnage reconnu. Et la photographie dans tout cela ?

Jean-Christophe Béchet porte un regard sur les règles régies par le marché comme des recruteurs dans les écoles football du tiers monde. Les agents organisent les transferts, ventes aux enchères, achats, alimentation du buzz autour du poulain pour faire augmenter les prix.

Les prix indécents

La photo d’art dépasse des sommes astronomiques. L’indécence qui se résume au montant du chèque. Les millions de dollars qui vont aux marchands et aux ayant droits car les photographies qui se vendent les plus chers appartiennent à des gens morts. De plus les courants et les tendances sont choisies dans l’ombre à l’abri des regards.

Et les photographes utopistes tels que moi, où se situent-ils dans tout cela ?

Le photojournalisme de demain

2010 est l’année de la remise en question du photojournalisme tel que nous le connaissons. Etre photojournaliste c’est capter la lumière de la vérité semble-t-il.

« La mort du journalisme est mauvais pour la société, mais nous nous porterons mieux avec moins photojournalisme… Nous avons créé une industrie où la photographie est devenue une chasse. Nous avons créé une industrie du concours qui renforcent une vision hyperdramatique du monde.  L’exagération de cette vision est un facteur de vente… Je ne m’inquiète pas vraiment sur l’avenir du photojournalisme. L’âme de celui-ci a été pourri pendant un certain temps. » – Chris Anderson (Magnum)

C’est dans l’air du temps et les voix silencieuses se font de plus en plus entendre :  » 2010 est l’année de la remise en question du photojournalisme et de la presse papier ». Le constat est alarmant tant les difficultés pour la presse papier et les photojournalistes qui peinent à survivre et à financer leurs projets sont bien présentes. Ces acteurs de l’image cherchent à se réinventer. L’évolution est en marche et il convient que le modèle traditionnel est en perdition. Certains crieront : « A la mort ! », d’autres verront qu’ils convient d’évoluer dans ce monde numérique. Les acteurs ont changé, les moyens de diffusion ont changé, le traitement a évolué tout autant et la relation à l’image également.

Le support papier souffre

Cela n’est pas un secret pour personne, le support papier souffle ses dernières bougies. Les lecteurs d’hier ne sont plus les lecteurs d’aujourd’hui. Les habitudes ont changé et la relation au média également. L’arrivée d’Internet a aidé à la multiplication de l’information gratuite au détriment du support journalistique. Tout comme la photographie, le support pellicule est devenu minoritaire face au support numérique facile et immatériel.

Internet a favorisé la diffusion de l’information et le monopole de la presse a disparu avec cette révolution informatique. Les modèles d’information ne s’appliquent donc plus à l’époque actuelle. Un modèle « post journalistique » est de mise. Cela n’est en rien une mauvaise chose tout comme l’ère post industrielle a remplacé l’ère industrielle.

Le modèle économique publicitaire a changé également. Grosse source de revenu au cours du 20ème siècle, il n’en est plus au cours du 21ème siècle. La publicité préfère internet pour cibler son public, créer des ponts avec les consommateurs de manière directe. La situation actuelle est encore une fois un manque de clairvoyance des éditeurs qui n’ont peut-être pas accepté cette mutation.

Constat sur le photojournalisme

Tout comme les support papier, le monde photographique peine à évoluer bien qu’une certaine mutation commence doucement. L’évolution des marchés européens et américains vers une vision industrielle a été entamée avec l’arrivé des supports numériques. Le rôle de la presse et de ces nouvelles opportunités offertes par le numérique ont attiré de nombreux investisseurs qui ont vu un réel potentiel de monétisation de l’image et de la photographie. Je ne rentrerai pas dans les détails de cette évolution mais vous avez compris le principe.

Pour plus de renseignements, je vous invite à lire ce magazine de 56 pages sur l’avenir du photojournalisme. Les enjeux, les prémices et des solutions sont proposées. Incontournable pour ceux qui s’intéressent de près ou du long au journalisme et au métier de photographe. Ce magazine est réalisé par Gerald Holubowicz qui est un photographe français basé à N-Y.

(Cliquez sur la fenêtre ci-dessous pour faire apparaître le magazine en grand).