« Born to free » ou l’existence humaine est dénuée de signification

Après le groupe Justice, le frenchy Romain Gavras revient tourner un court métrage pour la chanteuse M.I.A.  Arrêt sur image sur cette fresque de 9 minutes.


Deux années se sont écoulées depuis la polémique engendrée par le clip du groupe Justice : « Stress ».  Le jeune réalisateur Romain Gavras revient une nouvelle fois avec un court-métrage mordant, décriant et violent autour du fascisme.  Provocateur, aimant donner un bon coup de pieds dans la ruche du bon goût, Gavras a mis sa créativité ou son mauvais goût (au choix) au service de la chanteuse M.I.A. pour le premier single « Born To Free » de son dernier album.

Ce clip vidéo a suscité beaucoup de réactions sur la toile Internet.  You Tube a même décidé de retirer le clip temporairement à cause de la violence et de l’émoi que celui a provoqué.  « Born To Free » est étroitement lié au clip du groupe Justice : révolution, groupe d’ados, injustice, violence gratuite, péripétie urbaine,…  L’idée (in)consciente de créer un diptyque était-elle voulue ?  Gavras jouera-t-il sur la mode de la trilogie avec son futur clip vidéo ?  Une oeuvre cinéaste au goût de sage ou bien est-ce seulement un jeune réalisateur qui a compris que la provocation permet le buzz sur Internet ?

« Born To Free » est avant tout une fiction narrative qui met au premier plan l’histoire et au second plan l’interprète musical.  La musique sert donc d’arrière plan et est au service de l’action.  Intimement lié, le son et l’image jouent au service de la narration.  Une nouvelle fois, Romain Gavras prend le parti de l’Autorité.  Le réalisateur nous plonge dans les yeux de ceux qui veulent faire régner l’Ordre.  La narration se terminera en une rafle et jeu sadique entre les résistants et le commando autoritaire.

Si je parle de ce clip vidéo, c’est avant tout pour souligner la qualité du film en terme de plan.  Les scènes s’enchaînent et restent cohérentes de bout en bout.  L’émotion est palpable.  L’avenir du court-métrage est en marche.  Ce clip reste pour ma part une source d’inspiration indéniable pour l’humble photographe que je suis.

En attendant, Romain Gavras a su se faire une place dans la vague de la nouvelle génération des réalisateurs qui ont des choses à dire.  Il a su imposer un univers dérangeant et utiliser les clips vidéos pour faire parler de lui en attendant son prochain road-movie  » Notre jour viendra » avec Vincent Cassel en septembre 2010.